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Le Mur de la Presse

L'anti-magie. Le titre ne dit rien qui vaille: Strip Joker ne sent pas très bon. Mais il ne faut pas se fier à cette apparence. Derrière ce mauvais jeu de mots se cache un spectacle tout à fait étonnant, dû à un magicien qui écume les cabarets et les lieux les mieux famés de la nuit, comme le Crazy Horse: l'Autrichien Otto Wessely, toujours escorté de sa très ironique partenaire Christa. Un magicien ? Oui, un homme de music-hall, mais qui modifie le jeu jusqu'à faire de ses apparitions un véritable théâtre d'anti-magie. Cheveux ras, boucle à l'oreille, taille de géant, il se moque joyeusement des prestidigitateurs façon vieille Europe et casse le genre comme Archaos (à sa bonne époque) brisait les donnes du cirque. Il commence, bien sûr par rater tous ses numéros, mais avec des objets imprévus, lapins en peluche et oiseaux en caoutchouc.  La magie façon Mandrake repart au vestiaire. Puis on rentre dans l'autobiographie: souvenirs du Crazy avec un anti-stiptease, histoires de music-hall... Otto prend le public dans son jeu un peu punk, où il démonte les cartes (et particulièrement le traditionnel numéro des cartes choisies par le public et retrouvées: lui il ne trouve pas !) En fin de spectacle, l'anti-magie débouche sur une magie supérieure avec des réussites à couper le souffle, avec notamment un repas de la mort" qu'on recommandera à tous les affamés d'émotions. En un temps où on ricane volontiers des vieux maîtres, Otto Wessely joue les jeunes Turcs avec un brio et un tonus rock qui le mettent à l'abri des critiques. Il mérite la réputation d'un Django Edwards qui a bâti son succès sur une provoc tristement vulgaire. La provoc d'Otto Wessely c'est la classe. 

Gille Costaz Vu de Gauche