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Richard Ross |
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Cher Richard, Je ne sais pas où tu traînes en ce moment, mais je me sens un peu enfermé sur cette planète avec 6 milliards de blaireaux, pendant que tu nous observes: Une espèce de “Loftstory”, mais en plus grandiose que celle sur “M6” ! De toutes façons, pour ton enterrement il ne se sont pas foutus de ta gueule. Je m’attendais à une espèce de cérémonie en noir avec des prières en latin et tout le tralala habituel, mais cette fois-ci: Non. “Oh non”, comme disait ta femme VÉRONIQUE, pas de la fausse tristesse . |
Vous Hollandais, vous avez quand même le sens de la fête : Le 20
avril, tu reçois le “performing fellowship” de “l’Academy of Magical
Arts”, et un mois plus tard tu est en train de le fêter avec Peter
Pit, Dai Vernon
et Bill Larsen... Sacré teufeurs, les Hollandais ! Déjà légalisé,
le
cannabis était une idée forte et charmante! Puis vint l’année passée la pratique de
l’euthanasie active :Plus des légumes branchés sur des machines, mais (à la demande du malade s’il vous plait, on n’est pas des chiens) un petit cocktail “aller-sans-retour”acheté chez votre pharmacien habituel, “santé à tout le monde” et on part dans la dignité voir la joie... Avec “Big brother” vous avez également frappé très fort, le monde entier copie “Bemol-production”... Et quant à toi, ils t’ont inventé l’enterrement-fête, faut le faire, on croit rêver ! Calme toi mon vieux, ce n’était tout de même pas la foire. Quoi que ... |
| On ne peut déjà plus parler d’enterrement, car ton corps a été brûlé, mais ça, c’est un détail et tu le voulais ainsi. Je ne sais pas par quel moyen Véronique a trouvé ce cimetière, mais c’est le plus beau que j’ai jamais vu: A Velsen, près d’Amsterdam ils ont emménagé un parc; tellement coloré des fleurs, d’arbres, urnes, tombes aussi (restons donc un peu classiques), avec un lac au milieu, tellement beau, qu’on se dirait presque au Paradis. Riche et pauvre, tous ensemble. En sortant je me suis un peu perdu, cela m’a donné l’occasion de voir une belle cérémonie: il y a une pelouse plein de fleurs, et les gens sont venus disperser les cendres de quelqu’un sur cette pelouse. C’était très touchant. Par contre les cendres de toi vont aller à la mer, ce qui n’est pas mal non plus. |
| Nous n’avons aucun accès au passé, cela a été prouvé scientifiquement, je l’ai lu dans un magazine scientifique : la machine à remonter le temps n’existera donc jamais. Mais les belles teufs avec toi sont gravées pour toujours dans mon âme: tu te souviens Monte Carlo? La “Baguette d’Or” est devenu sous ta direction artistique une fête de la magie, c’était familial et chic en même temps. Il paraît que la Princesse Stéphanie ne vient plus; ça doit lui manquer les grosses godes que l’on a fait apparaître dans ses mains.... Mais qui - sauf toi - aurait pu me permettre de faire des horreurs pareilles ?! Tout est devenu si sérieux... Tu te rends comte, même au CRAZY HORSE on n’a plus le droit de toucher aux filles. Toutes ces choses là et bien beaucoup d’autres - tu te souviens encore la sortie du film “la gorge profunda” à Lisbonne ? - me sont venu dans ma tête pendant que les gens t’ont rendu hommage: Des musiciens ont joué pour toi, SERGIO t’a chanté “I hold the whole world in my hands”, d’abord tout seul et puis avec tout le monde. On était mille personnes pour pleurer et rigoler en même temps. Ta collaboratrice ILSE t’a fait un speech gratiné, je ne comprenais pas grand chose, c’était en Hollandais, mais j’ai entendu les gens rire, tu as sûrement compris.... Un moment ils t’ont diffusé la mélodie sur laquelle tu faisais apparaître les montres, des petits lapins en carton ont été distribués dans la salle, et un moment, tout le monde t’a applaudi, primo pour te faire plaisir, mais secundo, parce que nous avions eu envie. Et ça durait au moins 5 minutes. Standing ovation. Pour tes “Grand Prix” à Amsterdam et à Paris j’applaudissais aussi, mais du fait que l’on ne se connaissait pas, c’était pour la performance, aujourd’hui je fais l’ovation à un ami! |
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Ton MAGIC ART CENTER continue, Véronique me l’a dit, et - top secret -
BERNARDIN (+1994) est passé un tout petit moment par là pour
l’encourager et soutenir. Je ne l’ai pas vu avec mes yeux, mais il était là ! Tu
sais de quoi je parle.... |
